L'initiative RAPID

RAPID : Une nouvelle initiative face à l’incertitude climatique 

Initiative RAPID

 

L’initiative Réponse et Action pour la sécurité Publique Impliquant des désastres Intenses (RAPID) a été lancée début 2025 comme un effort collaboratif entre l’Université Laval, l’Universidad de Buenos Aires et des partenaires clés du secteur de la sécurité.

Objectif de l'initiative
Fournir une formation interdisciplinaire de haut niveau à des étudiants de cycles supérieurs, des fonctionnaires civils, des professionnels de la gestion de crise et des décideurs publics.
Plus précisément, ce cours est destiné à des étudiants en études internationales, science politique, droit international et administration, ainsi qu’à des professionnels en sécurité publique, réponse aux urgences et analyse politique. L’accent a été mis sur l’accessibilité du cours aux personnes issues de parcours éducatifs variés. 

Comité scientifique

Afin de soutenir cette initiative, un comité scientifique a été établi pour une période initiale de deux ans. Le comité est composé de trois délégués de l’Argentine et trois délégués du Canada, représentant les secteurs académique, public et de la réponse aux crises.

La Professeure Luciana Micha, appartenant à la Faculté de droit et Directrice du Centre d’Études de Politique Internationale de l’Universidad de Buenos Aires, et Prof. Anessa Kimball, appartenant à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval et co-directeur du CDSN, ont été élus comme coprésident(e)s du comité. Le comité peut également compter sur trois membres importants, à savoir Diego F. Osorio, le Professeur Adolfo Rossi de l’Universidad de la Defensa Nacional (UNDEF) et le Lieutenant-colonel Manuel Panchana Moya, Vice-Président de l’Institut Militaire de Québec (IMQ).

Le comité inclut aussi sept membres additionnels dont deux étudiant(e)s à la maîtrise, quatre étudiants au doctorat et un autre professeur, tou(te)s appartenant à l’Université Laval. Par ailleurs, l’Institut Militaire de Québec (IMQ) s’est engagé à agir en tant que partenaire du secteur de la sécurité pour le Canada, tandis que le Centre d’Études de Politique Internationale (CEPA) est le partenaire social pour l’Argentine. RAPID compte aussi sur le soutien de la Chaire de Leadership en Enseignement Roméo Dallaire sur les conflits civils et la paix durable et le Centre d’Analyse des Politiques Publiques, tous deux faisant partie de l’Université Laval.


Télécharger ici le rapport sur l'ensemble du projet (en anglais).

RAPID et le Canada

En intégrant des composantes tant théoriques que pratiques, RAPID prépare les participants pour répondre de manière efficace à des scénarios complexes de crise, incluant celles résultant de catastrophes naturelles, d’événements liés au climat et de défis en matière de sécurité humaine. Ce faisant, RAPID s’inscrit dans la nouvelle approche en matière de défense établie par le Canada en 2017, qui comprend la sécurité humaine comme étant fondée sur les trois piliers de l’anticipation, l’adaptation et l’action (Lewis-Simpson et Meharg, 2023), avec une emphase sur la dimension de la résilience. En effet, face aux nouveaux enjeux du 21e siècle, « assurer la protection, la sécurité et l’engagement du Canada […] requiert une approche souple, moderne, responsable et complètement nouvelle à l’égard de la défense » (Gouvernement du Canada, 2017 : 63).  

En développant RAPID, nous avons également pris en considération les diverses critiques adressées aux approches fondées sur la sécurité humaine, notamment le manque de prise en compte de la dimension de genre et les problèmes d’inclusivité (Denov, 2023; Hutchinson, 2023a). Pour soutenir une vision unitaire et globale de la sécurité, il est nécessaire de garantir l’égalité entre les sexes (Hutchinson, 2023b), ainsi que l’inclusion des minorités. En effet, « garantir une approche forte de l’égalité des genres dans la sécurité humaine est particulièrement important si l’on veut que les problèmes de violence à l’égard des femmes soient reconnus et traités efficacement » (Hutchinson, 2023b : 264). 

RAPID répond à ces enjeux en utilisant une approche fondée sur l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS Plus). Notre comité scientifique est composé par des membres provenant de huit pays différents, notant plus de pays latino-américains que de pays transatlantiques (c’est-à-dire, les États-Unis, la France et le Canada). Plus de 75% des membres ne se situent pas à l’intersection de la race blanche et de la race masculine. Outre les Canadiens et les Argentins, notre équipe comprend des personnes originaires du Chili, du Venezuela/Colombie, du Bénin, du Brésil, de la Chine, de la France et des États-Unis. Le corps professoral comprend cinq immigrants dont 80% appartiennent à des minorités visibles. Les membres de l’équipe comprennent des immigrants de minorités visibles de l’Amérique latine, une femme blanche anglophone du Québec appartenant à la minorité ethnique irlandaise et une personne blanche non binaire vivant avec des handicaps invisibles. La diversité de la composition de l’équipe réduit les risques de préjugés inconscients. 

En respectant les objectifs ACS Plus du gouvernement du Canada, RAPID veille à ce que les opérations de crise et les réponses politiques soient adaptées aux populations vulnérables et historiquement marginalisées. Le projet incarne l’inclusion de perspectives diverses et intersectionnelles. En outre, la politique et le cadre de réponse opérationnelle développés pour les participants garantissent l’intégration de l’ACS Plus dans les propositions de l’équipe à toutes les phases du développement, de l’engagement des parties prenantes à l’évaluation des risques, en passant par la gestion opérationnelle et des ressources.

Objectifs et approche pédagogique

Afin d’assurer l’application à des situations réelles, les objectifs du cours sont alignés à la terminologie des Centres d’Excellence de l’OTAN. L’approche pédagogique inclut des éléments tant théoriques que pratiques, en soulignant la communication stratégique, la gestion de l’information et une approche multidisciplinaire à la solution des problèmes. L’élément central du cours est le module de simulation des crises. Dans ce module, les participants travailleront en équipes interdisciplinaires dans :

  1. L’analyse d’un scénario complexe ;
  2. La planification des stratégies de réponse ;
  3. L’intégration des cadres juridiques, politiques et opérationnels aux niveaux international, régional et local ;
  4. La présentation des propositions à un panel d’experts.  

Diplohack

Ce module utilise la méthodologie de co-conception Diplohack, développée aux Pays-Bas, et adaptée au milieu des politiques publiques. L’approche Diplohack encourage la résolution collaborative des problèmes et la gestion dynamique des crises. La simulation reflète la prise de décisions en situation de crise réelle en obligeant les équipes à travailler dans un environnement sous pression, avec un temps limité et des conditions en constante évolution. Elle mobilise des techniques de collaboration entre multiples parties prenantes et mène à l’élaboration de propositions politiques soumises à une évaluation itérative par des experts.

Voir un exemple ici.